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Forêt comestible citoyenne d’Echourgnac, un projet de territoire, centré sur la nature

Biodiversité, pédagogie, cohésion sociale, trois termes qui qualifient la forêt comestible citoyenne d’Echourgnac, l’un des deux projets retenus cette année dans le cadre de notre appel à projets 2023.



Le terrain sur lequel va prendre place la forêt comestible
Le terrain sur lequel va prendre place la forêt comestible

La tradition monastique veut que chaque année nous reversions une partie de nos bénéfices à des œuvres d’Eglise dans le besoin. Depuis l’an dernier, cette aide est ouverte aux acteurs associatifs de notre territoire œuvrant pour le bien commun par le biais d’un appel à projets.

« On s'inscrit dans la continuité de la raison d'être de l'entreprise et de la volonté d'être une entreprise ancrée sur son territoire, explique Antoine Dumont, directeur de la fromagerie de La Trappe. La fromagerie n'est pas isolée à faire son métier toute seule dans son coin, mais contribue, participe à la vie du territoire, à la mesure de ce que l'on peut faire. »


La forêt comestible d’Echourgnac est l’un des deux projets retenus en 2023. Porté par l’association Terres Productives, qui vise à valoriser les terroirs afin d’y développer une production alimentaire durable, ce projet veut, comme son nom l’indique, créer une forêt comestible citoyenne sur un terrain de 1700 m2 situé le long de l’école et mis à disposition par la mairie d’Echourgnac.


Franck Vitasse, référent du projet Forêt Comestible Citoyenne d'Echourgnac vérifie le plan du projet
Franck Vitasse, référent du projet Forêt Comestible Citoyenne d'Echourgnac, vérifie le plan du projet

La forêt, l’optimum naturel

Pour présenter le projet, Franck Vitasse, son référent, reprend chaque terme de son nom, à commencer par la forêt. « C’est l’optimum naturel, énonce-t-il. C’est-à-dire ce qui arrive si on laisse un terrain tranquille. Et dans nos zones tempérées, ce qui arrive c'est une forêt. Au début ça va être des herbes, plus ou moins hautes, de la ronce, des bruyères, des fougères… Et ce premier écosystème va commencer à travailler la terre. Les ronces sont une sorte de protection qui vont pouvoir protéger un arbre qui va commencer à pousser. Et au final, l'arbre grandissant va faire de l'ombre et va faire disparaître ces premiers herbacés. Par la suite une forêt peut durer très longtemps et être un système autogéré naturellement.»


Evidemment, ce processus prendrait des dizaines d’années sans intervention humaine, l’idée ici est donc de l’aider à se mettre en place. « On va bien sûr planter des graines d’arbres, mais aussi des arbres qui auront déjà deux ou trois ans, greffés par nos soins ou par des pépiniéristes, précise Franck Vitasse. Ce sera aussi un petit temple de la biodiversité parce que l'on veut mettre une mare, on va mettre des ruches, des abris à insectes et à petits mammifères, pour que tout cohabite bien. On aura aussi des plantes pour les animaux, pour les oiseaux et les insectes, les pollinisateurs. Parce que si on veut du fruit, il faut des pollinisateurs, donc il faut les attirer. Ce projet est presque une façon de cultiver, certains parlent même d’agroforesterie. »



Comestible, une valeur pédagogique

Le but derrière cette forêt est en effet pédagogique : montrer qu’il y a une autre façon de cultiver un jardin qui peut être productif, esthétique et résilient. Pour cela, près de 200 espèces de plantes ont été sélectionnées pour être plantées. Leur point commun, être comestibles. « Beaucoup de fruitiers, mais on trouvera aussi des légumes vivaces et des aromatiques », ajoute Franck.


Le lieu sera ouvert à tous et proposera des parcours de découverte, des parcours thématiques, voir pédagogiques. « L’idée c’est que les gens découvrent de nouveaux fruits ou baies qu’ils ne connaissent pas, puissent les goûter pour, pourquoi pas, en acheter de retour chez eux, voir en planter dans leur jardin. »


L’école mitoyenne de la future forêt comestible est également partie prenante du projet. « Le directeur et les instituteurs trouvent que c’est un super outil pédagogique pour les enfants », se félicite Franck. Ils ont d’ailleurs déjà planté une haie l’hiver dernier. Des animations autour de la plantation sont également prévues, tout comme des interactions avec la cantine. « La cantinière n’attend que ça d’avoir des fruits et légumes frais qui viennent juste d’à côté, des herbes aromatiques aussi ! Ca sera l’occasion de trouver des idées de recettes et de faire des ateliers de cuisine avec les enfants. »


La première haie plantée par les enfants de l'école d'Echourgnac
La première haie plantée par les enfants de l'école d'Echourgnac

Citoyenne, source de cohésion sociale

Ce projet est aussi citoyen car, outre l’école et les enfants, il s’adresse à tous et permet à tous de participer. Les premiers chantiers participatifs pour clôturer le terrain ont par exemple réunis une trentaine de personnes, aussi bien des jeunes que des retraités, faisant de ce projet l’un des rares projets qui fédère tout le monde.


Mais le projet veut aller plus loin. « On prévoit une agora, une petite scène avec des gradins pour pouvoir faire une classe extérieure pour l’école, détaille Franck, mais aussi accueillir du spectacle vivant et des conférences autour du vivant et de l’arbre essentiellement. Donc ça sera aussi un lieu de vie que l’on animera, ça sera aussi l’occasion de se réunir avec les gens du village et ceux des alentours pour organiser des fêtes, pour créer du lien social. »


L'école d'Echourgnac, mitoyenne du terrain de la forêt comestible citoyenne
L'école d'Echourgnac, mitoyenne du terrain de la forêt comestible citoyenne

L’appel à projet, pas uniquement une aide financière

En étant retenu parmi les deux lauréats de notre appel à projet, ce dernier a bénéficié de 2 500 euros. Mais l’intérêt n’est pas que financier. « On en a discuté avec sœur Marie-Noël, à qui l’on avait présenté le projet, se souvient Franck. Le but était de nous apporter plus qu’un soutien financier. Les sœurs vont ainsi nous donner de précieux conseils. Elles plantent en effet des arbres depuis plus longtemps que nous, elles commencent à avoir un certain savoir-faire et elles ont en plus été accompagnées par des gens brillants en la matière. Elles viendront aussi peut-être nous donner un coup de main sur certains chantiers, comme les employés de la fromagerie. Et puis elles vont nous aider à élargir notre champ de communication grâce à leur propre réseau. »


Le budget participatif de la Dordogne pour financer une scène ouverte en plein air

La forêt comestible citoyenne d’Echourgnac participe en effet au budget participatif de la Dordogne et compte sur un maximum de soutiens pour faire partie des projets lauréats. Le budget participatif permettrait de financer la construction et la mise en place de la scène ouverte et des gradins. « Il servirait à l’achat du matériel et au financement des menuisiers, explique Franck. La scène et les bancs seront en effet en bois, hors sol et amovibles. » Il permettrait également de financer une cabane pour ranger les outils dont les bénévoles ont besoin pour travailler sur les chantiers. Les habitants de la Dordogne ont jusqu’au 22 octobre pour voter en ligne ou en mairie.



La première haie plantée par les élèves de l'école d'Echourgnac
La première haie plantée par les élèves de l'école d'Echourgnac

Un projet complémentaire aux actions de l’abbaye

L’association espère que l’optimum naturel sera atteint d’ici 5 à 10 ans. Pour Antoine Dumont, c’est en toute logique que ce projet a été retenu dans le cadre de l’appel à projet de la communauté d’Echourgnac. « C'est un projet qui vient en complément de choses que nous avons pu initier, explique-t-il. Par exemple toute la haie bocagère que l'on a mis en place avec l'école et les chasseurs, des projets de permaculture qu'on a en propre avec le woofing à l'abbaye, notre projet de rucher pour développer la biodiversité du site, le partenariat que l'on avait fait avec la ferme du Parcot l'année dernière. Encore une fois, on a ici cette dimension biodiversité et éducation. C'est une action de plus qui s'inscrit dans cette dynamique là et qui est dans un entourage vraiment très, très direct de l'abbaye, à moins de deux kilomètres. Il y a donc une logique de cohérence d'ensemble. »



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